Comment sont formés les moniteurs de surf ?
Chaque année, le métier de moniteur de surf attire de nombreux candidats. Cependant, sur les 400 personnes qui se présentent aux épreuves de sélections dans le but de transmettre leur passion, seulement 64 d’entre eux y parviennent chaque année. Embarquez avec nous pour découvrir comment on devient moniteur de surf et surtout, quelle formation doit être suivie.
1. Les prérequis de base
Avant de songer à devenir moniteur de surf, il est nécessaire de d’avoir quelques prérequis. Le plus important est d’avoir 18 ans révolus. Le second est que le candidat doit forcément se présenter aux épreuves après avoir obtenu son PSE1, c’est-à-dire le diplôme de premier secours en équipe de niveau 1. Mais cela n’est pas tout. Le ou la candidat.e doit également se présenter avec au moins un niveau de surf régional : il lui est donc indispensable de pratiquer le surf en compétition avant de pouvoir accéder aux tests d’exigences.
2. La sélection
Une fois que ces critères sont réunis, les candidats doivent se présenter à un examen de sélection pour espérer rejoindre une formation de moniteur de surf diplômé d’Etat.
La sélection se déroule en 4 grandes étapes. La première étape consiste à effecteur un test de natation. Pour celle-ci, le candidat doit se rendre dans une piscine et réaliser une distance à la nage en dessous d’un temps donné. Un maitre-nageur assiste et atteste de son aptitude. Une fois cette attestation en poche, le candidat surfeur doit obtenir un certificat d’aptitude à la pratique sportive auprès d’un médecin.
La troisième étape est une compétition entre tous les candidats, le but étant de sélectionner des élèves ayant un niveau de surf très avancé afin d’avoir des futurs moniteurs compétents. À Lacanau cette année, environ 130 surfeurs se sont présentés à ce test. Les candidats sont divisés en groupe de 4 à 5 personnes, chaque groupe aura 20 à 25 minutes dans l’océan dans le but de montrer l’étendue de leur technique. Dans le but d’évaluer le niveau de pratique des surfeurs, 4 juges officiels (habitués à juger en compétition) sont sur la plage et attribuent des notes aux surfeurs. Chaque vague de chaque surfeur est notée de 0 à 10, les deux meilleures vagues sont retenues et le total de ces 2 vagues doit être supérieur à 10. Il est possible de réaliser cette épreuve à plusieurs endroits en France : Lacanau (Gironde), Soustons (Landes), Quiberon (Bretagne) et aux Sables-d’Olonne (Vendée).
Une fois ces 3 étapes réalisées, les épreuves plus scolaires commencent : une épreuve écrite et une épreuve orale. On peut noter qu’à cette étape, environ 120 participants sont encore en lice. L’épreuve écrite est composée d’un QCM de 10 questions qui dure 10 minutes et d’une dissertation portant sur un sujet d’actualité du monde du surf, la durée de cette épreuve est d’1h30. Enfin, le candidat passe un entretien oral face à une personne du CREPS (Centre des Ressources, d’Expertise et de Performance Sportive) et une personne titulaire du diplôme de professeur de surf avec de l’ancienneté. Cet entretien vise à connaître les motivations et les expériences personnelles de chaque candidat.
C’est fini ! Il faut maintenant attendre les résultats qui arrivent approximativement 1 semaine plus tard. Si le candidat est admis, il devient élève moniteur en formation.
2. La période de formation
La formation de moniteur de surf est réalisée de mi-février à mi-octobre. Pendant cette formation, l’élève moniteur alternera entre moments de formation en classe et moments au sein de l’école de surf qui l’accueille pour sa première année d’enseignement. Durant la période en classe, les cours sont plutôt théoriques comme de l’anatomie ou de la connaissance des publics (enfants, adultes, seniors, personnes en situation de handicap…). Des cours de sport, de sauvetage côtier, de surf, de bodyboard et de paddle sont aussi dispensés.
Présent au sein de l’école de surf de mi-avril à mi-mai, l’élève moniteur donnera ses premiers cours de surf après une période d’observation. C’est à ce moment-là que chacun commence à se forger sa propre identité et sa propre pédagogie.
De retour en formation en classe de mi-mai à mi-juin, l’élève moniteur doit réussir des épreuves sportives.
Les premières sont une épreuve de surf et une épreuve de bodyboard durant laquelle des manœuvres (trajectoires particulières sur la vague) sont attendues. Une épreuve de stand up paddle sur un lac a aussi lieu sous la forme d’une course avec un temps à battre. Enfin, une épreuve de sauvetage côtier a lieu dans l’océan. Cette épreuve consiste à chausser ses palmes et à nager vers le large, contourner une bouée puis revenir au bord en s’aidant des vagues. Il faut ensuite récupérer une planche de surf sur la plage et aller porter assistance à une personne en difficulté dans l’eau en la ramenant au bord.
Ces épreuves en poche, l’élève retourne travailler en tant que moniteur dans l’école de surf sur la période de mi-juin à mi-septembre. L’activité à Lacanau battant son plein, c’est le moment idéal pour l’élève moniteur de mettre en pratique toutes les connaissances acquises avec différents publics. Durant cette période, l’élève moniteur est évalué sur la plage. L’évaluation consiste à une observation d’un cours de surf, les examinateurs évalueront sa pédagogie, la gestion du public et surtout la capacité du moniteur à apporter un cadre sécurisant pour ses élèves.
De retour en classe mi-septembre, l’élève moniteur prépare sa dernière évaluation : une production écrite présentant sa structure d’accueil et une amélioration que l’élève apporte à l’école de surf, sous forme de “projet”. Ce projet doit être réalisé et présenté à l’oral devant des examinateurs du CREPS. Une fois toutes ces étapes validées, l’élève moniteur obtient son diplôme et peut enseigner la pratique du surf de manière permanente. Sa seule obligation sera de repasser son diplôme de secourisme chaque année, afin d’assurer un niveau de secourisme suffisant.
Comme vous pouvez le voir, le parcours pour devenir moniteur est riche et complet : vous vous assurez donc, en venant en école de surf, à apprendre dans les conditions les plus sécuritaires auprès de professionnels formés et diplômés d’état.